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"Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : "Arrête avec tes mensonges." J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier. Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis La vérité. Pour la première fois. Dans ce livre. Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale. Mais un amour, quand même. Un amour immense et tenu secret. Qui a fini par me rattraper."--Page 4 of cover.
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2,743 booksWhen you think back on every book you've ever read, what are some of your favorites? These can be from any time of your life – books that resonated with you as a kid, ones that shaped your personal...
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En quatrième de couverture, Philippe Besson promet de dire la vérité, pour la première fois. La promesse est tenue, et magnifiquement tenue à mes yeux.
Philippe Besson nous raconte son premier amour d'adolescence, celui qu'il a toujours tu mais qu'il n'a pourtant cessé de raconter à demi-mot dans ses livres. Quasiment tous ses romans parlent d'absence, de séparation, de deuil, de manque, de la “morsure du manque” comme il l'appelait déjà dans un passage qui m'avait alors tellement marqué de “Un homme accidentel”. Dans ce dernier roman, il nous explique l'origine de cette obsession, il nous offre le récit de cette blessure qui l'a tant inspiré pour écrire.
Cet auteur qui nous a si souvent assuré qu'il n'était que romancier, que son métier était d'inventer de de raconter des histoires, de produire des oeuvres de fiction, finit par avouer qu'il a menti. Dans ce joliment nommé “Arrête avec tes mensonges”, il reconnait finalement ce que nous pressentions : que ce thème récurrent de l'absence et du manque vient évidemment du plus profond de lui, d'un chagrin d'amour de jeunesse, qu'il nous raconte ici avec le talent qui est le sien.
Le style est fluide, agréable à lire, comme toujours avec Philippe Besson. De nombreux passages sonnent justes et semblent nous parler au coeur, comme s'ils étaient tirés directement de nos pensées passées ou présentes. Ce n'est plus une surprise avec cet auteur, mais à plusieurs reprises en lisant certaines phrases, je me suis dit que j'aurais pu les écrire mot pour mot, le talent en moins.
Le récit est classique, sans grande surprise, mais émouvant par ce qu'il évoque en nous. Surtout, il éclaire d'un jour nouveau les oeuvres précédentes de Philippe Besson. Nous avons ainsi droit à une explication qu'il ne nous devait pas (parce qu'un auteur ne doit rien à ses lecteurs) mais que nous recevons avec plaisir. Un personnage du roman explique avoir lu plusieurs romans de l'auteur et qu'il a l'impression qu'il s'agit de pièces d'un puzzle, qu'il suffit de les assembler pour former une image compréhensible. C'est exactement ce travail d'assemblage que ce roman propose, et c'est passionnant.
Vers la fin du roman, il y a ce dialogue qui résume tout :
C'est lui qui reprend la parole : et vous ? Vous allez écrire sur cette histoire, n'est-ce pas ? Vous n'allez pas pouvoir vous en empêcher.Je répète que je n'écris jamais sur ma vie, que je suis un romancier.Il sourit : encore un de vos mensonges, pas vrai ?Je souris en retour."Arrête avec tes mensonges" est un roman splendide sur l'amour, l'absence, et le manque, mais aussi sur l'inspiration que ces sentiments génèrent pour le travail d'écriture. Un grand livre, assurément.
Un nouveau Besson, un nouveau coup de coeur monumental, et un monumental coup au coeur. Extrêmement dur d'expliquer à quel point un livre peut résonner avec soi même, son vécu, ses souvenirs, mais c'est ce que j'ai retrouvé au creux de ces pages. Un bouleversement immense aussi tout au long de la lecture, les larmes qui emplissent les yeux alors que les paragraphes défilent, cette envie de crier, de changer le cours de l'histoire, cette impuissance face à la vie qui s'écoule dans le récit. Une histoire d'une honnêteté et d'une profonde humanité. Et comme pour chaque livre, je ressors de la lecture avec des phrases entières griffonnées pour les garder en mémoire, et des souvenirs dansants dans ma tête... Un moment extrêmement beau, touchant, mais très dur.
“Les mots qui nous crucifient sont les mots les plus simples.”
Un autre exemple qui montre pourquoi les histoires d'amour homosexuel sont si puissantes. Ils doivent lutter les conventions, mais souvent le plus grand combat pour certains d'entre eux est au sein. Ca se positionne entre [b:L'Amant 145542 L'Amant Marguerite Duras https://i.gr-assets.com/images/S/compressed.photo.goodreads.com/books/1465743340l/145542.SX50.jpg 1009849] et [b:Call Me By Your Name 36336078 Call Me By Your Name (Call Me By Your Name, #1) André Aciman https://i.gr-assets.com/images/S/compressed.photo.goodreads.com/books/1519203520l/36336078.SY75.jpg 1363157]. Un beau recit d'un amour secret, un recit de jeunesse et de grandir, de partir et de rester. Oh les hommes stoiques et leur entrave. Philippe Besson joue vraiment magistralement avec les lecteurs, en ni niant ni confirmant que c'est sa vraie histoire de vie. Il relie les points a certains de ses autres livres, et l'edition que j'ai lue a CETTE PHOTO sur la couverture. J'ai eu un moment assez emouvant en decouvrant ca. Le titre pourrait avoir tant de sens ici.