Éloge du blasphème

Retraçant les évènements qui ont menés au drame de Charlie Hebdo, Caroline Fourest alerte sur le lent glissement de nos démocraties vers la disparition du droit au blasphème. Pointant du doigt tant la responsabilité d'une gauche identitariste que le relativisme partisan de beaucoup, tout en restant extrêmement juste et objective dans ses propos, elle livre ici un véritable appel au respect du droit à rire de tout et à la place essentiel de la satire dans nos sociétés. Elle démontre aussi à quel point la culture française et européenne s'oppose à celle anglaise dans sa défense de la liberté d'expression, et remet “l'église au milieu du village” quant à la volonté de certains de mettre sur pieds d'égalité le fait de dénoncer le terrorisme et de nier la Shoah. Nécessaire pour un sursaut démocratique et pour ne pas céder à la peur.

“Trouver des excuses à ceux qui choisissent le terrorisme, c'est mépriser tous ceux que la misère, l'adversité ou l'ennui n'ont pas transformés en bourreaux. C'est dire aux assassins, continuez à tuer pour vous faire entendre. On vous comprend, on vous écoute. Quand d'autres leur crient d'apprendre plutôt à écrire ou dessiner.”