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Génial, j'adore toujours découvrir le fonctionnement mis en place et les règles inventées dans des situations de crise, la manière dont les survivants s'en sortent. Très d'actualité avec la pandémie actuelle d'ailleurs, cette vie en confinement.
Je me suis laissée attraper par Emmanuel, ce personnage fascinant qui dirige la communauté Malevil dans la tourmente. Les notes de Thomas sont un discret rappel que c'est LE récit d'Emmanuel et donc sa manière de voir, d'interpréter les événements et de s'en souvenir.
Le cadre des années 70 demeure avec une répartition genrée des tâches : si les femmes (jeunes) apprennent à se défendre, les hommes ne manient jamais l'économe.
Je reste sceptique sur la mise en “communauté” des femmes et la manière dont c'est amenée par le charismatique Emmanuel qui exerce une fascination sur tous les membres de cette communauté. Surtout que Miette, muette de surcroît pratique, ne participe pas aux débats concernant cette nationalisation de son corps par l'Etat Malevil au titre des besoins de ses citoyens et de la continuité de la civilisation.
La scène avec Agnès vers la fin m'a également dérangée. Alors qu'elle raconte son viol par Vilmain et sa troupe, Emmanuel ne peut retenir son désir et à force de cajoleries lui fait “entendre” son point de vue. Bam, elle se fait violer à nouveau.
Les relations avec Evelyne, même si elles restent platoniques tout du long, sont à la limite de la pédophilie : ce que j'imaginais pour une innocente relation père-fille dans les premières pages de leur rencontre est clairement écarté par le personnage d'Emmanuel, mettant mal à l'aise Peyssou lui-même (le paysan qui n'en rate pas une sur les blagues cochonnes).