J'ai terminé BABEL de R. F. Kuang hier soir. En gros : Harry Potter au pays des linguistes, avec une énorme dose d'anticolonialisme et d'anti-impérialisme. C'est une uchronie dans laquelle les Anglais ont découvert une technique de gravure sur des barres d'argent. En mettant de chaque côté de cette barre des mots de différentes langues, mais proches sémantiquement, ils donnent à cet objet une sorte de pouvoir magique. Par exemple : d'un côté « vitesse » et de l'autre le mot d'origine en latin « spes » ; sauf que « spes » veut aussi dire « espoir, fortune, atteindre son but » et du coup les véhicules avec cette barre iront plus vite et seront plus sûrs.
Le livre est assez brillant selon moi. Il débute sur une mélopée de young adult très agréable, pour finir sur du lourd, très lourd, peut-être même un peu trop. Il y a une violence sourde, intense, sur la manière dont ces enfants des colonies sont arrachées à leurs foyers et leurs vies, données à cet institut anglais qui gouverne le monde... mais aussi comment ces enfants reprennent en main leur identité, leur différence et l'oppose à celle des Blancs, à celle de l'Empire. Si l'écriture est très bonne et qu'on nage dans tout un tas de langues et de cultures passionnantes, Kuang essaye ensuite de faire diverger son livre vers des sujets très complexes à gérer et elle le fait à travers un personnage assez immature et blessé. J'ai vu d'autres personnes y voir une écriture très bête et sans finesse. Quand elle tente de lier lutte anticoloniale et lutte des classes, c'est vraiment, désolé de le dire ainsi, du niveau d'un tumblr de 2009.
Mais je crois que cette SF est aussi nécessaire que passionnante : des personnes marginalisées qui prennent le devant de la scène, qui marquent durablement le public... J'ai quand même beaucoup aimé.
Un livre intéressant et très documenté sur la question de la naissance des religions. Très vite, toutefois, on comprend que nous n'aurons droit qu'au christianisme (soit). Dommage que l'écriture soit parfois un peu brouillonnes dans l'organisation des idées, même si cela permet une lecture qui n'est jamais lourde ou plombante. J'en ressors avec pas mal d'informations !
Cet essai, qui mêle archives historiques, fiction, et point de vue de l'auteur est un bien bel objet, curieux et nuancé, sur l'affaire de Furcy et sur l'esclavage à la Réunion, mon île de naissance. J'y ai découvert de nombreuses choses, j'ai été très touché et ému par certains passages sur la force de caractère de Furcy et du procureur général, choqués mais pas tant surpris que ça par les propriétaires...
Finalement, ce ne serait pas ça la vraie science-fiction ? Enfin, s'il fallait déterminer un « vrai » sens...
C'est un livre étonnant, sans scène majeur, sans moment marquant, mais plutôt une succession d'idées et de personnages autour d'un concept fort. Ici la rencontre entre des humains de différentes époques sur une planète, en apparence accueillante, et les questions, les doutes, les hésitations, les peurs, les surprises, les échanges... qui peuvent y naître.
J'ai beaucoup apprécié ce livre parce qu'il raconte autre chose et qu'il le raconte dans de nombreuses directions. Je comprends aussi que beaucoup de gens trouvons le livre un petit peu déceptif.
Some might find this book enlightening. Most will be a bit confused by the short advice backed with zero evidence apart from a couple of well-selected quotes. It's not bad and I'm certainly not the target, but this book mixes all kinds of writing, giving wrong ideas about what is WRITING.
I am a fervent believer in the toolbox way of learning instead of this long list of well-meaning, very stale tips.
Apart from a couple of short stories I personally found a bit stale — “The Lifecycle of Software Objects” and “Dacey's Patent Automatic Nanny” —, this is a stellar collection. The three first short stories are simply gorgeous and mesmerising, proud children of Ted Chiang's flow and tone. The last two stories are in turn surprising tales about science gone... awkward: “Omphalos”, my favorite, is a wonderful alternative-history epistolary adventure that left me wanting for way more... and “Anxiety is the Dizziness of Freedom” — which could be its own movie only if directed by Alexander Payne — struck me as a sordid and yet uplifting drama.
In a nutshell, Chiang continues to address powerful questions about technology and science. It changes our lives, it gives us new tools and it's up to us, and us alone, to make a good use of them.
l y a quelques jours j'ai terminé “Le français est à nous ! Petit manuel d'émancipation linguistique” écrit par Laélia Véron et Maria Candea.
Le livre, pas bien gros il faut l'avouer, s'attache à démonter, critiquer, analyser, décrypter les mythes et les légendes du français — ou plutôt de l'image du français. Le ton léger ouvre l'appétit et d'ailleurs ça tombe bien puisque les deux autrices donnent de très nombreuses références avec à chaque fois des notes sur la difficulté ou l'exigence nécessaire pour comprendre.
Je retire de ce “manuel d'émancipation linguistique” c'est cette idée très forte que notre langue est vivante, qu'elle bouge, qu'elle évolue, qu'elle change et qu'il faut embrasser cette énergie au lieu de vouloir l'emprisonner.
An American Story is a very classic Christopher Priest book and I would even recommend NOT starting reading his works by this novel. We follow the thoughts of a journalist who lost his girlfriend in 9/11 and is taken back to that fateful day over and over again by destiny... or mathematics.
It is not surprising that the book was not published in the States. Not surprising by quite shocking honestly as the novel perfectly explains why it is wrong: by not debating this event, we surrendered our rights to know the Truth with a capital T.
Yet, the Truth is not in the book. It is NOT a book about the events of 9/11, NOT a book showing the US lied to us, NOT a book about conspiracies. It is simply a book daring to ask: why aren't we discussing this event?
This is your usual Ian McEwan book: a hard, cold look at a regular human being, slowly crushed by guilt. The Children Act is told just like McEwan's other books: clinically. If you like his style, you might be a bit surprised by the rather slow beginning, but it picks up after a while and holds you for the rest of the book.
A family (Wen and her two dads) is spending the summer in a cabin near a lake, far from everything. One day, four people trespass. They just want to talk. They just need to explain the situation. Someone in the family must sacrifice themselves or else the world will be destroyed.
From this very simple idea, the author is able to create a brilliant thriller. Shocking at times. Often violent. Constantly enthralling. Mind-blowing, even. Couldn't stop reading it on the plane. Got myself the right soundtrack, and just went right trough it.