Après les deux volumes qui formaient un long et très bon roman sous le titre de “Bans et Barricades”, Clément Bouhélier nous propose de poursuivre les aventures de ses personnages dans son univers d'Olangar avec ce roman de près de 700 pages.
Le décor reste le même, avec cette fantasy en apparence très classique, avec ses humains, ses nains, ses elfes et ses orcs, mais en réalité fortement inspirée par notre XIXe siècle et son lot de révolutions industrielles, politiques et sociales. J'avais beaucoup aimé ce décor dans le premier roman en deux volumes, je l'ai donc retrouve avec grand plaisir ici.
Le récit est peut-être un peu lent à se lancer, le temps de mettre en place l'intrigue et de replacer les personnages principaux dans leur nouveau cadre, cinq ans après les événements du premier roman. Ensuite, cela s'enchaine vite et bien, avec un récit haletant, plein de scènes d'action spectaculaires, sans oublier d'explorer la psychologie des personnages. C'est efficace et plutôt prenant.
Dans l'ensemble, je dirais que c'est peut-être un cran en-dessous des deux premiers volumes, dont j'avais apprécié l'aspect très politique, mais que cela reste de l'excellente fantasy, qui sait jouer sur les clichés pour nous surprendre avec un récit captivant et bien écrit.
Le troisième roman, inévitable compte-tenu de la fin de celui-ci, m'attend déjà, je vous en parlerai sans doute très prochainement.
Le deuxième volume d'Olangar reprend là où le premier s'était arrêté, on sent bien qu'il s'agit véritablement d'un même roman qui a été coupé en deux. On retrouve avec plaisir les personnages mais aussi le décor dans lequel ils évoluent.
Le récit se poursuit, les révélations se succèdent, Clément Bouhélier mêle habilement les scènes d'action et les éléments sur la psychologie de ses personnages. C'est toujours aussi bon, toujours aussi agréable à lire. De la fantasy à la fois épique et politique, cela fonctionne parfaitement et j'ai vraiment beaucoup aimé. Je pense suivre cet auteur de près dans les années à venir.
Un joli récit signé par David Belliard, ancien candidat écologiste à la mairie de Paris en 2020, sur la maladie de sa mère pendant cette campagne électorale et son décès peu de temps après le premier tour, en plein premier confinement provoqué par le Covid.
David Belliard nous raconte d'abord et avant tout du chemin parcouru au côté de sa mère dans la maladie et vers la fin, mais il en profite aussi pour nous parler de son enfance, de son adolescence, de son expérience de transfuge de classe, et son rapport à son père et surtout à sa mère.
C'est un livre court et qui se lit facilement, un joli récit sur l'amour filial.
J'avais entendu beaucoup de bien d'Olangar dans un podcast que j'écoutais récemment, je m'étais renseigné et je dois dire que le résumé m'avait alléché. Je n'ai pas été déçu : Clément Bouhélier propose de la fantasy comme je l'aime, avec des thématiques sociales et politiques.
Pourtant, le tout début rassemble tous les clichés de la fantasy, avec des nains ouvriers et le récit d'une grande bataille entre l'alliance des humains et des elfes face aux envahisseurs orcs. Heureuseument, après avoir installé ces clichés, l'auteur s'en éloigne habilement en révélant progressivement le cadre de son récit : un univers de fantasy qui semble classique, avec des nains, des elfes et des orcs, mais un univers de fantasy inspiré de notre XIXe siècle.
On y retrouve des marqueurs du contexte industriel, social et politique de ce siècle fondateur de notre histoire contemporaire : une monarchie constitutionnelle instaurée après une révolution, une bourgeoisie qui conteste de plus en plus le pouvoir de l'aristocratie, l'essor des grandes compagnies privées, la naissance des partis politiques en tant que forces électorales, l'éveil de la classe ouvrière et le rôle des syndicats dans les luttes populaires. Tout cela ne pouvait que plaire à l'amateur du XIXe siècle que je suis.
Autour de ce décor que j'ai beaucoup apprécié, le récit est plaisant et rythmé. Nous suivons principalement trois personnages : une jeune noble humaine qui vient à la capitale pour enquêter sur la mort de son frère, un soldat tué dans ces circonstances troubles ; un elfe, vétéran de la grande guerre contre les orcs, banni par son peuple pour des raisons qui restent mystérieuses pour le lecteur ; un nain, leader syndical aux chantiers navals, qui s'intéresse de près aux agissements troubles de la compagnie qui emploie ses camarades. Autour de ce trio gravitent quelques personnages secondaires que l'auteur nous propose de suivre dans quelques chapitres plus rares.
J'ai beaucoup aimé ce roman, même s'il ne constitue finalement que la moitié d'un roman complet. Si le récit s'achève sur de grandes scènes spectaculaires, il n'offre pas vraiment de conclusion aux enjeux ouverts au début du roman, et on sent bien que le roman a été découpé en deux livres qui ne peuvent pas se lire indépendamment. Je vais donc poursuivre ma lecture avec le second volume, en espérant qu'il soit aussi passionnant que celui-ci.
Jay Castelletti nous propose un premier roman très plaisant à lire.
Nous sommes au tout début des années 1990 et nous suivons Dillon, quinze ans au début du récit, qui fuit sa famille très religieuse qui n'accepte pas son attirance pour les garçons. Il débarque à Sydney et commence à se prostituer pour payer son loyer. Au même moment, un serial-killer commence à s'attaquer aux prostitués gays du quartier.
Les personnages sont globalement attachants, le récit est intéressant, même si j'ai regretté le suspense un peu systématique à la fin de presque chaque chapitre. Bien sûr, cela donne envie de lire la suite, mais j'ai trouvé cela un peu artificiel. Un page-turner devrait à mon avis s'appuyer sur le récit lui-même, pas sur des rebondissements, des surprises ou des cliffhangers à la fin de chaque chapitre.
Malgré tout, j'ai bien aimé ce premier roman, dont l'auteur admet lui-même qu'il s'inspire en partie de sa propre expérience dans les années 1990.
J'avais ce livre dans ma pile à lire numérique depuis plusieurs mois et je suis content de l'avoir gardé pour une période de congés où j'ai eu le temps de le lire tranquillement, à tête reposée.
Le propos est dense, parfois ardu, toujours très riche. Le sous-titre, plus que le titre, décrit parfaitement l'ambition de l'auteur : décrire, en s'appuyant sur des sources, la naissance et l'avènement du libéralisme autoritaire.
Je ne vais pas raconter ici tout le livre, mais je vais essayer d'en résumer les grandes lignes en décrivant les thèmes abordés.
L'auteur part du constat fait par les penseurs libéraux dans les années 1970 : après les Trente Glorieuses et le triomphe de l'Etat-providence, les mouvements civiques, écologiques et sociaux montrent que la démocratie devient un danger pour le capitalisme. Grégoire Chamayou va alors décrire dans six chapitres thématiques la riposte idéologique et pratique opérée par les néolibéraux :
1. Les travailleurs indociles : indisciplines ouvrières, ressources humaines, insécurité sociale, guerre aux syndicats
2. Révolution managériale : une crise théologique, managérialisme éthique, discipliner les managers, catallarchie
3. Attaque sur la libre entreprise : le siège du gouvernement privé, la bataille des idées, comment réagir, l'entreprise n'existe pas, théories policières de la firme
4. Un monde de contestataires : contre-activisme d'entreprise, production de l'idéologie dominante, management des problèmes, parties prenantes
5. Nouvelles régulations : soft law, coûts/bénéfices, critique de l'écologie politique, responsabiliser
6. L'Etat ingouvernable : crise de gouvernabilité des démocraties, Hayek au Chili, aux sources du libéralisme autoritaire, détrôner la politique, micropolitique de la privatisation
Dans la conclusion, l'auteur achève sa démonstration en montrant comment l'expression libéralisme autoritaire n'est pas un oxymore mais au contraire un pléonasme : pour s'imposer à la société, la libéralisme économique doit s'appuyer sur un Etat autoritaire dont le rôle dans l'économie doit se limiter à donner au marché les moyens de fonctionner, un Etat qui doit ainsi être fort avec les faibles mais rester faible avec les forts.
Je l'ai dit, c'est un livre très dense, les citations sont nombreuses, mais le propos de Grégoire Chamayou reste toujours limpide. La démonstration est terriblement efficace, même si, c'est l'écueil de ce genre d'essai, je me doute qu'il ne convaincra que des convaincus. J'en sors à la fois conforté dans mes idées, enrichi par une réflexion parfaitement ciselée, et je l'avoue, un peu déprimé par la situation décrite. Même si la conclusion essaye d'ouvrir des perspectives de contre-lutte, autour de l'autogestion.
J'avais lu deux romans de Metin Arditi il y a quelques années, sans en garder de souvenir marquant. Son nom me disait tout de même quelque chose quand j'ai vu son nouveau roman sur la table d'une librairie indépendante qui vient d'ouvrir dans ma commune. La quatrième de couverture m'a attiré et je me suis laissé tenter. Je ne le regrette pas, car c'est un magnifique roman.
Le récit commence à l'été 1978. Renato, le personnage principal, a sept ans quand son père qu'il adore, patron d'une entreprise florissante de glaces italiennes, est enlevé par les Brigades Rouges. Il est libéré quelques semaines plus tard mais, traumatisé par son expérience en captivité, il finit par se suicider. Sa veuve, son fils Renato et la gouvernante Rosa, qui élève les fils de la famille depuis deux générations, partent s'installer en Suisse pour fuir le théâtre de cette tragédie.
Dix ans plus tard, la mère de Renato repart en Italie pour épouser l'avocat de la famille, laissant son fils dans un pensionnat prestigieux. Il y rencontre Paolo, un professeur italien qui anime les séances de théâtre, un art que Renato pratique avec passion depuis plusieurs années. L'homme et l'adolescent tissent une relation de confiance et d'admiration mutuelle, jusqu'à ce que le passé ne surgisse et ouvre une fissure entre eux.
Le récit couvre une période de près de vingt ans, même si l'essentiel du roman, au moins en nombre de pages, se déroule dans les années 1989-1990, au coeur de la relation entre Renato et Paolo dans le cadre de pensionnant suisse qui attire les enfants de la haute bourgeoisie européenne voire mondiale.
C'est un roman au style sobre mais qui vise juste, au service d'un récit aussi captivant qu'émouvant. Je l'ai lu entre hier après-midi et ce matin et j'ai eu chaque fois du mal à m'arrêter quand mon agenda me contraignait à interrompre ma lecture. Chaque court chapitre donne envie de lire la suite, sans que cela soit construit avec un suspense artificiel. C'est simplement le récit lui-même qui se déroule naturellement et que l'on a envie de suivre jusqu'au bout, d'une seule traite.
Il me semble que tout le roman tourne autour de la question de la parentalité. Dans une moindre mesure de la maternité, même si le sujet est présent avec les figures contrastées voire antagonistes de Rosa, la gouvernante, et de la mère de Renato. C'est surtout le thème de la paternité qui parcourt tout le récit, de la mort du père jusqu'à la relation de Renato avec Paolo, ce père de substitution qui suscite l'admiration et l'affectation avant de décevoir.
J'ai passé un très beau moment de lecture avec ce roman. J'ai été franchement ému en lisant certains passages, à la fois par les thématiques abordées et par la délicate pudeur avec laquelle l'auteur transmet les émotions de ses personnages. Une très belle surprise.
Young Mungo est le second roman de Douglas Stuart, après [b:Shuggie Bain 52741293 Shuggie Bain Douglas Stuart https://i.gr-assets.com/images/S/compressed.photo.goodreads.com/books/1602094778l/52741293.SY75.jpg 72463055] que j'ai lu juste avant celui-ci.On y retrouve les motifs, que l'on devine autobiographiques, du premier roman : l'enfant différent qui grandit pendant les années 1980 dans un quartier défavorisé de Glasgow, entre une mère alcoolique, un père absent du paysage, un grand frère et une grande soeur qui tentent de vivre leur vie chacun à leur façon. Au tout début du roman, j'ai d'ailleurs eu peur de relire un peu le même roman que le précédent : même si les prénoms ne sont plus les mêmes, on retrouve le même cadre, le même personnage principal, et le même environnement social et familial. Heureusement, Douglas Stuart apporte quelque chose de plus dans ce cadre connu. Là où Shuggie Bain racontait principalement l'enfance de Shuggie, l'auteur nous propose cette fois de suivre un épisode de l'adolescence de son personnage principal, ici renommé Mungo.Mungo a 15 ans et rencontre James, un catholique de seize ans qui vit dans le quartier en face du sien. Dans ce milieu où des bagarres éclatent régulièrement entre gangs protestants et catholiques, cette relation doit rester secrète. Entre homophobie, tensions religieuses et territoriales, et pression familiale de part et d'autre, tout concoure à séparer les deux jeunes garçons.Le roman nous permet de suivre deux récits parallèles, en léger décalé.D'une part, à partir du mois de janvier, nous assistons à la vie quotidienne de Mungo dans son environnement familial et social, à sa rencontre avec James, et aux débuts de leur relation secrète. Mungo est entrainé contre son gré dans les exactions de son frère aîné, chef du gang protestant du quartier qui s'attaque aux voisins et ennemis catholiques, dont James fait partie.D'autre part, nous suivons un week-end du mois de mai, quand Mungo est emmené en camping par deux hommes que sa mère a rencontré aux Alcooliques Anonymes et auxquels elle a confié son fils pour lui apprendre à pêcher et en faire un homme.Il n'y a pas vraiment d'énorme surprise dans le récit, tout se passe plus ou moins comme on peut s'y attendre dès les premières pages, mais ce n'est pas là l'essentiel. Le récit est sans surprise mais parfaitement déroulé, avec des personnages parfaitement écrits et une atmosphère tragiquement réaliste.Comme je le disais, j'avais peur au début de ma lecture de relire le même roman que le précédent, mais j'ai finalement trouvé celui-ci encore meilleur. Ils s'appuie sur les fondations du premier tout en allant plus loin. Ainsi, l'homosexualité et l'homophobie, qui n'étaient qu'abordées de façon sous-jacente dans le premier roman, sont ici au premier plan. C'est comme si l'auteur avait posé un décor dans Shuggie Bain et qu'il pouvait maintenant l'utiliser pour ajouter une couche supplémentaire à son récit.Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman. C'est une lecture exigeante, parfois déprimante, mais passionnante et absolument utile.
Un très beau roman qui nous plonge à Glasgow dans les années 1980, à la rencontre de Shuggie, un jeune garçon différent issu d'un milieu défavorisé, entre sa mère alcoolique, un père plus souvent absent que présent, et son frère et sa soeur aînés qui n'attendent qu'une seule chose : pouvoir fuir le domicile familial.
C'est tragique, parfois glauque, mais aussi plein d'amour. Pas de l'amour façon bons sentiments qui dégoulinent de guimauve, de l'amour triste mais sincère, profond. Celui d'un fils pour sa mère qu'il essaye de sauver de ses démons et qu'il aime malgré tout. Celui d'un grand frère frustré de ne pas pouvoir l'aider à fuir à son tour cette situation infernale.
C'est vraiment un très beau premier roman pour Douglas Stuart, dont je vais m'empresser de lire son deuxième roman, que j'imagine autant autobiographique que celui-ci.
Un livre passionnant sur les rapports entre la sage Le Trône de Fer (A Song of Ice and Fire en VO) et son adaptation télévisée Game of Thrones, et le Moyen Âge. A travers cet exemple très connu, les deux médiévistes Florian Besson et Justine Breton abordent la question du médiévisme, c'est-à-dire les représentations contemporaines du Moyen Âge.
Les deux auteurs abordent le sujet à travers plusieurs thématiques dans chacun ses douze chapitres qui composent l'ouvrage : les espaces géographiques, le pouvoir et la politique, la famille, les femmes, la sexualité, la guerre, la chevalerie et ses valeurs, le rapport à l'histoire, etc.
J'ai trouvé cela captivant du début à la fin, avec une approche académique mais intéressante du sujet. J'ai beaucoup appris, à la fois sur le Moyen Âge et ses représentations contemporaines.
J'avais raté à sa sortie ce livre de François Bégaudeau, un auteur que j'aime généralement bien lire et donc j'avais notamment beaucoup aimé son [b:Histoire de ta bêtise 43714638 Histoire de ta bêtise François Bégaudeau https://i.gr-assets.com/images/S/compressed.photo.goodreads.com/books/1548541543l/43714638.SY75.jpg 68027675].Cette fois, j'ai un sentiment un peu mitigé. Il y a des passages vraiment intéressants dans ce livre, mais l'ensemble est un peu décousu et difficile à suivre. Je sais que c'est sans doute voulu pour restituer le fil d'une conversation de fin de soirée avec un jeune identitaire venu débattre avec l'auteur, mais les changements de sujet intempestifs rendent difficile la lecture.Ce livre ne sera donc pas mon préféré de François Bégaudeau, même si je reconnais la justesse de certaines de ses analyses au fil de des pages.
Après une longue plongée dans le steampunk, j'avais envie de changer un peu d'air avec un roman totalement différent de mes lectures récentes. J'ai choisi ce roman que j'avais repéré il y a quelques mois et dont les critiques étaient élogieuses.
Je n'ai pas été déçu de mon choix, c'est exactement ce que j'attendais : un roman plutôt bien écrit, avec une intrigue bien construite, du suspense et un rythme bien géré. Un bon page-turner, très efficace dans son genre.
Je ne vais évidemment pas révéler ici le coeur de l'intrigue, c'est une histoire qu'il faut découvrir par soi-même en se demandant si on saura détecter avant tout le monde les surprises et les rebondissements que nous réserve l'auteur.
Cela a très bien fonctionné pour moi, j'ai passé un bon moment de lecture avec ce thriller autour d'un écrivain et de son roman-phare.
Napoléon fascine, Napoléon divise. Napoléon est aussi une figure récurrente dans l'uchronie, comme le montre cette anthologie dirigée par Stéphanie Nicot. Ce recueil propose treize nouvelles chroniques qui traitent d'une façon ou d'une autre de l'épopée napoléonienne.
Le résultat est globalement très réussi, même si certaines nouvelles m'ont moins plu que d'autres. C'est la loi de ce genre d'exercice, mais le bilan est très positif dans le cas présent.
Ce recueil de recueil est le deuxième écrit par Emmanuel Chastellière dans son univers uchronique et steampunk de Célestopol, la cité lunaire du duc Nikolaï.
J'aime toujours autant l'inventivité de cet univers et son ambiance poétique proche des grands romans russes. Par contre, je dois avouer qu'au cours de la lecture je me suis progressivement lassé des récits et j'ai fini par décrocher à la fin. J'ai survolé plutôt que lu les trois ou quatre dernières nouvelles, sans savoir si ce sont les textes qui sont de qualité moindre ou si c'est simplement moi qui avais envie de passer à autre chose.
J'avais eu l'occasion de découvrir l'univers de Célestopol en lisant une nouvelle dans une des anthologies steampunk des éditions Oneiroi. J'avais été séduit par l'imaginaire original et poétique d'Emmanuel Chastellière. J'ai été ravi de retrouver les mêmes qualités dans ce recueil d'une douzaine de nouvelles qui se déroulent toutes dans cet univers si particulier de Célestopol.
Il s'agit d'un univers uchronique et steampunk : nous sommes au tournant du XIXe et du XXe siècle, le duc Nikolaï, le fils un peu rebelle de la tsarine de l'Empire russe, a installé une colonie sous un dôme de verre sur la Lune. Sa cité, Célestopol, va profiter du sélénium exploité sur la Lune pour développer une technologie avancée et obtenir son autonomie, si ce n'est son indépendance par rapport à l'Empire russe et aux grandes puissances terriennes.
Les nouvelles sont globalement très réussies, hormis deux ou trois qui m'ont un peu moins marquées. On retrouve parfois quelques personnages récurrents, en plus du duc Nikolaï qui est toujours plus ou moins présent, au moins dans l'ombre. Les récits portent également une sorte de fil rouge que je laisse les lecteurs découvrir par eux-même pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte.
Je l'ai dit, certaines nouvelles m'ont semblé moins réussies que d'autres, mais le plaisir d'être plongé dans un univers aussi original et envoutant est largement suffisant pour accepter quelques pages moins bonnes au milieu d'un ensemble très plaisant à lire.
Un guide bien pensé et agréable à lire sur un genre que j'adore : l'uchronie, à la frontière de l'imaginaire et de l'Histoire.
Après quelques chapitres visant à définir le genre, l'ouvrage est surtout intéressant pour ses longues listes de recommandations détaillées : principalement des romans (francophones ou étrangers), mais aussi quelques bandes dessinées, des mangas, des comics, et même un peu de cinéma, de séries TV, de musique et de jeux vidéos.
J'aurais aimé adorer ce roman, ce grand classique de la littérature française du XIXe siècle. Il y a d'ailleurs quelques passages qui m'ont beaucoup plu. C'est avant tout un portrait très fin de la société française des dernières années de la Restauration, avec cette bourgeoisie et cette aristocratie qui se méprisent et se craignent mutuellement. C'est aussi le récit de la vie de Julien Sorel, ce jeune arriviste qu'on adore et qu'on déteste à la fois. C'est enfin, malheureusement, un succession de longues pages sur les états d'âme plus ou moins sincères de Julien Sorel et de ses deux maîtresses successives. C'est cet aspect, ou plutôt l'excès de cet aspect, qui m'a empêché de profiter pleinement de ce classique. J'ai fini par me lasser et à perdre un peu d'intérêt pour ce roman, heureusement sauvé par ses derniers chapitres.
Voici un livre très sympathique mais totalement inclassable. Ce n'est pas vraiment un roman, mais il est malgré tout impossible de le classer comme de la non-fiction. L'ouvrage se présente comme un traité sur la chronoportation, terme un peu verbeux pour parler de voyage dans le temps.
Le sujet est abordé très sérieusement, avec ses principes, ses lois, ses applications, ses limitations, ses dangers, etc.
C'est passionnant à lire du début à la fin, j'aime beaucoup cet exercice consistant à présenter une oeuvre de science-fiction sous la forme d'un traité tel qu'il pourrait être publié dans un univers fictif (ou futur ?) où le voyage dans le temps existerait et serait une discipline à la fois sérieuse et populaire.
J'ai beaucoup aimé et je recommande cette lecture à tous les amoureux de la science-fiction.
Comme les deux premiers, ce troisième - et à ce jour dernier - volume de la collection d'anthologies de nouvelles steampunk des Editions Oneiroi propose quatre nouvelles autour des mêmes thématiques : l'exploration, les frontières, les différences culturelles.
Contrairement aux deux premiers volumes, j'ai trouvé que la qualité des quatre nouvelles variait sensiblement. Deux m'ont bien plu mais sans plus, alors que deux autres m'ont beaucoup séduites, avec une mention spéciale pour la dernière, géniale mise en abîme sur le thème de l'exploration temporelle et de l'uchronie.
Je ressors de la lecture de ces trois volumes avec un vrai plaisir de lecture satisfait, et l'impatience de découvrir les prochaines publications de cette maison d'édition.
Ce deuxième volume de la collection d'anthologies de nouvelles steampunk des Éditions Oneiroi est aussi réussi que le premier.
Au programme cette fois-ci : quatre nouvelles tournant autour de thèmes comme la mécanisation, la condition ouvrière et la lutte des classes.
J'ai beaucoup aimé cette anthologie et je suis ravi d'enchaîner avec le troisième volume de cette collection, le dernier paru à ce jour.
Ce livre est le premier volume d'une collection d'anthologies des Editions Oneiroi, une maison d'édition spécialisée dans le steampunk. Ce recueil propose quatre nouvelles qui tournent toutes autour de thématiques communes : l'écologie, la nature, les excès de l'industrie et de la société de consommation. Le résultat est très bon, les nouvelles sont très différentes les unes des autres mais très réussies et plaisantes à lire. Je vais enchainer directement avec le deuxième volume de cette collection.
Avec ce roman, Johan Heliot nous offre une magnifique fin à sa trilogie qui nous aura raconté une version très particulière du règne de Louis XIV, le Roi Soleil. Entre Histoire, uchronie, steampunk et science-fiction, les ingrédients sont de qualité, la recette est audacieuse et le résultat totalement à mon goût !
Johan Heliot a décidément beaucoup de talent pour créer des univers uchroniques et steampunk. Ici, il s'attaque au XVIIe siècle et au règne de Louis XIV. Ce premier tome est en quelque sorte une longue introduction à la trilogie, je ne suis pas certain que le roman serait si réussi s'il devait exister en tant que tel, mais le résultat est très plaisant à lire et donne surtout envie de lire la suite !