Ratings1
Average rating5
Edouard Louis est un auteur agaçant. On pourrait avoir l'impression que ses livres tournent un peu en rond autour des thèmes, et son style peut le faire apparaître comme un écrivain un peu poseur. Pourtant, il vise juste presque à chaque fois. Dans son dernier livre, il raconte son parcours de transfuge de classe, de son enfance dans un village picard qui faisait déjà l'objet de son premier roman autobiographique [b:En finir avec Eddy Bellegueule 20507062 En finir avec Eddy Bellegueule Édouard Louis https://i.gr-assets.com/images/S/compressed.photo.goodreads.com/books/1389393932l/20507062.SX50.jpg 71037054] jusqu'à la parution de ce premier roman justement, en passant par ses années au lycée à Amiens puis ses études supérieures à Paris.J'ai retenu deux grands thèmes dans ce livre. D'abord et avant tout, la transformation, physique, mentale, sociale et culturelle de son auteur pour échapper à son enfance et à son milieu d'origine. Ensuite, les rencontres et les amitiés qui accompagnent et rendent possible cette transformation en permettant à Eddy/Edouard d'acquérir les codes des milieux sociaux qu'il fréquente.Si je voulais pinailler, je dirais que l'écriture de ce livre n'est pas toujours fluide, qu'il y a des transitions qui m'ont semblé maladroites ou mal amenées, mais l'ensemble se lit tout de même très bien.Surtout, c'est un livre remarquable sur la trajectoire de transfuge de classe et des sentiments ambivalents qui traversent celui qui réalise ce parcours, entre impératif de fuite, désir de réussite, soif de revanche, et regret de ce que l'on perd sur le chemin. J'ai cru comprendre que ce sujet des transfuges de classe était “à la mode” en cette rentrée littéraire, mais à mes yeux Edouard Louis est l'écrivain qui en parle le mieux, ou en tout cas celui dans lequel je me reconnais le plus, celui dont les mots me touchent le plus.