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Alain Damasio est un auteur de science-fiction que j'estime énormément. Je l'avais découvert il y a plusieurs années en lisant ce qui est sans doute son roman le plus connu, La Horde du Contrevent, une épopée mémorable. J'avais ensuite lu son premier roman, La Zone du Dehors, un roman très politique sur le pouvoir et les sociétés de contrôle.
Ce que j'apprécie dans l'oeuvre d'Alain Damasio, c'est sa capacité à mêler des univers crédibles, des futurs possibles, une critique acérée de nos sociétés de consommation, de spectacle et de contrôle, et un grand talent littéraire à la fois esthétique et créatif.
Les Furtifs n'est finalement que son troisième roman, après La Zone du Dehors en 1999 et La Horde du Contrevent en 2004. Entre temps, Alain Damasio est publié un certain nombre de nouvelles et de contributions sur ses thèmes de prédilection.
Je peux donc dire que j'attendais ce nouveau roman avec impatience, d'autant que les premiers éléments dévoilés par l'auteur et son éditeur au fil des années et des mois précédant la sortie me laissaient espérer quelque chose de bon, voire de grand. Ce pressentiment n'a pas été démenti par le résumé du roman :
Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes ? Plutôt l'exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre, déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes.Lorca Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme Sahar, proferrante dans la rue pour les enfants que l'éducation nationale, en faillite, a abandonnés, ont vu leur couple brisé par la disparition de leur fille unique de quatre ans, Tishka – volatilisée un matin, inexplicablement. Sahar ne parvient pas à faire son deuil alors que Lorca, convaincu que sa fille est partie avec les furtifs, intègre une unité clandestine de l'armée chargée de chasser ces animaux extraordinaires. Là, il va découvrir que ceux-ci naissent d'une mélodie fondamentale, le frisson, et ne peuvent être vus sans être aussitôt pétrifiés. Peu à peu il apprendra à apprivoiser leur puissance de vie et, ainsi, à la faire sienne.Les Furtifs vous plonge dans un futur proche et fluide où le technococon a affiné ses prises sur nos existences. Une bague interface nos rapports au monde en offrant à chaque individu son alter ego numérique, sous forme d'IA personnalisée, où viennent se concentrer nos besoins vampirisés d'écoute et d'échanges. Partout où cela s'avérait rentable, les villes ont été rachetées par des multinationales pour être gérées en zones standard, premium et privilège selon le forfait citoyen dont vous vous acquittez. La bague au doigt, vous êtes tout à fait libres et parfaitement tracés, soumis au régime d'auto-aliénation consentant propre au raffinement du capitalisme cognitif.