Les jeunes gens: Enquête sur la promotion Senghor

Les jeunes gens: Enquête sur la promotion Senghor

208 pages

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J'en ai presque terminé avec mes lectures en service de presse avec NetGalley.fr. Le livre dont je vais vous parler aujourd'hui est l'avant-dernier avant que je reprenne des lectures plus « libres », même si je n'ai finalement lu que des livres que j'ai choisis de solliciter.


Brillant diplômé de la promotion Senghor de l'ENA (2002-2004), Boris Vallaud lançait en guise de plaisanterie, quand on lui faisait remarquer que ses camarades et lui avaient investi à une vitesse éclair les sommets de la République : « N'exagérons rien. J'ai 38 ans. À cet âge, Napoléon était déjà empereur... » Il ne savait pas encore qu'à tout juste 39 ans, Emmanuel Macron deviendrait chef de l'Etat, et ferait de la cour Napoléon du Louvre le lieu de son couronnement.

Depuis lors, la classe Senghor est associée au nom du plus jeune président de la Vème République. Emmanuel Macron est-il le fruit très exceptionnel d'une cuvée comme une autre de l'école du pouvoir ? Ou bien tout le millésime a-t-il quelque chose d'unique ? Que nous dit son histoire sur l'évolution de l'ENA, institution parfois décriée mais considérée comme le fleuron de la République, le creuset de son élite ? Vite présents dans les cabinets ministériels, à l'Elysée, dans les ambassades, au directoire des banques et des grandes entreprises, ses élèves ont-ils eu des parcours originaux, novateurs, étonnants ?

Mathieu Larnaudie a rencontré près de trente « Senghor ». Il raconte leurs parcours, leur vision de l'école, explique les ressorts de leur ambition, la façon dont elles et ils ont élaboré leurs carrières. À travers ce dynamique et souvent sympathique club de jeunes gens, se dessine la fabrication d'un réseau de pouvoir dont l'aura est cardinale dans l'imaginaire politique français.



Le nom « ENA » cristallise un faisceau de signes qui se déploie dans l'imaginaire collectif, alimentant les fantasmes et les rancoeurs, s'offrant comme foyer de fascination aussi bien que comme cible privilégiée des critiques. C'est la panacée promises des élèves méritants ; c'est le repoussoir agité par les populismes ; c'est le gage de l'excellence des serviteurs de la nation ; c'est la machine à reproduire les inégalités visée par les sociologues







June 1, 2018Report this review