« La religion et le gouvernement politique, écrivait Bossuet, sont les deux points sur lesquels roulent les choses humaines. » Mais elles ne roulent bien que si ces deux gonds sont ajustés avec exactitude. Depuis la Révolution française, ni l'Eglise catholique ni le gouvernement politique n'ont trouvé en théorie ou en pratique d'accord qui satisfasse vraiment les deux parties. Longtemps l'Eglise, violemment « désétablie », s'opposa de front au Nouveau Régime, c'est-à-dire à la démocratie libérale, ce qui la conduisit à des compromissions périlleuses. Je les avais décrites il y a vingt ans dans La Confusion des langues, dont je reprends ici l'essentiel. Ce n'était là que la première des trois « tentations » rencontrées par l'Eglise catholique aux temps modernes. Ralliée depuis cinquante ans à la démocratie, elle n'y trouve pas de terrain solide, mais d'inquiétants sables mouvants. S'y enfoncer complètement serait la deuxième tentation. Sur ces entrefaites, la voilà confrontée à la question de l'islam. Or, un coup d'oeil sur le passé montre qu'une Eglise désorientée glisse facilement vers cette autre religion. Antidémocratie, démocratie, islam, telles seraient les trois « tentations » de l'Eglise moderne. Elle n'y peut résister que moyennant un sérieux effort d'intelligence. A.B.
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