Vive l'Empereur !

Après avoir lu les quatre premiers volumes de la collection Jour J (Les Russes sur la Lune, Paris, secteur soviétique, et le diptyque composé de Septembre rouge et Octobre noir), j'ai sauté volontairement quelques albums de la série pour me consacrer à des uchronies qui ‘intéressaient plus que celles proposées dans l'ordre strict de parution.

Dans Vive l'Empereur !, le septième volume de Jour J, l'Histoire a divergé de son cours normal en 1802, lorsque Napoléon Bonaparte a signé un traité avec le Royaume-Uni pour se partager le monde : l'Empire français prenait possession du continent européen tandis que les britanniques pouvaient assouvir leur domination sur le reste du globe, notamment le continent nord-américain qui a été reconquis par les anglais.

En 1925, la dynastie napoléonienne est toujours au pouvoir et domine un empire qui englobe toute l'Europe continentale. L'invention de Nikola Tesla, l'électricité, a été utilisée par l'Empire pour développer une technologie et un armement qui dépasse ceux de leurs rivaux. Deux autres puissances entourent en effet l'Empire français : la Grande-Bretagne, toujours surpuissante sur les mers, et la Chine, qui a étendu son influence jusqu'aux frontières orientales du territoire napoléonien. En Europe, les nationalismes ont été étouffés mais la moindre étincelle peut raviver les braises des revendications locales.

Quand le récit débute, Napoléon V, le dernier hériter en date du trône impérial, s'apprête à être couronné en présence du roi britannique, reçu à Paris pour la première fois depuis plus d'un siècle. Une invention d'Arturo Fermi, capable de générer une énergie incroyablement puissante, fait l'objet de la convoitise des ennemis de Napoléon. Un capitaine déchu de l'armée impériale est alors contacté pour empêcher le pire.

L'album est ensuite un récit classique d'action, d'espionnage, et de complot international. Cela fonctionne plutôt bien, et j'ai vraiment aimé le cadre de cette histoire alternative. On retrouve, dans des rôles plus ou moins différents, plusieurs personnalités de notre Histoire : Philippe Pétain est un colonel de l'armée napoléonienne, décrit comme “antipathique, zélé et efficace”, le caporal autrichien Adolf Hitler est un terroriste d'une société secrète germanique qui s'en prend aux traitres et aux juifs, et on aperçoit également Jaurès, Trotsky, Gaston Leroux et Albert Londres. Sont également cités, de façon plus anecdotique, De Gaulle et Staline. Sans oublier Mata Hari, la danseuse-espionne qui est l'antagoniste principale du récit.

J'ai trouvé cet album plutôt réussi. Comme c'est souvent le cas depuis que j'ai commencé à lire cette collection, l'intérêt vient surtout du cadre historico-uchronique, car l'intrigue elle-même est souvent classique, mais ce sont surtout le cadre alternatif décrit dans l'album et les conséquences du récit sur la suite de l'Histoire qui sont dignes d'intérêt.

October 25, 2018Report this review