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"A beautiful, vibrant memoir about growing up motherless in 1970s and '80s San Francisco with an openly gay father."--Amazon.
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Il est étrangement difficile en ne l'ayant pas vécu d'appréhender l'ampleur des débuts de l'épidémie du sida et l'impact que cette épidémie a eu sur de trop nombreuses vies. Alysia Abbott qualifie les années qui ont suivies très justement d'une sorte “d'amnésie mondiale collective”, qu'elle aide à faire revivre, et comprendre, à travers ces quelques pages, à travers sa vie et celle de son père. Une famille pas comme les autres, mais pas enjolivée, une famille qui commet des erreurs, qui tente de se soutenir, s'éloigne, se perd, se retrouve, mais une famille quand même. Je ne connaissais pas Steve Abbott (son oeuvre), c'était l'occasion de le découvrir en filigrane et sans doute ce que j'en garderai, mais j'ai découvert à travers ces pages un homme d'une belle humanité et d'une tendresse immense. Un père qui, même s'il savait qu'il ne serait jamais parfait, a tenté d'offrir ce qu'il pouvait de mieux à sa fille. Et même si parfois on en veut à Alysia un peu de son attitude envers son père, on ne peut vraiment trop lui tenir rigueur face à sa jeunesse. Il est aussi très dur de voir cette communauté se faire ravager au fil des pages et ses membres disparaître un à un, tombés dans l'oubli sauf à travers ce récit. Très dur de réaliser le nombre d'êtres magnifiques qui ont été perdues durant ces années meurtrières, la dureté du discours tenu à leur égard à l'époque, et combien on en perds encore à l'heure actuelle. Un livre purement humain, profond, unique, qui remue en profondeur et laisse une belle marque. Mais aussi un témoignage et un monument pour que l'on ne s'oublie jamais.
“Ils se moquent de nous tandis que nous mourons, sachant pertinemment que l'humour antihomos conduit à la violence à l'encontre des homos.” Steve Abbott